Une nouvelle scientifique d’importance : les Oméga 3 DHA diminuent l’incidence des cancers.
Une équipe de l’Institut de Recherche Expérimentale et Clinique (IREC) de l’Université de Louvain (Belgique) dirigée par l’oncologue Olivier Feron, vient de publier en Juin 2021 dans la revue scientifique américaine « Cell Metabolism » le compte rendu de leur recherche commencée en 2016 sur les réactions des cellules cancéreuses exposées à différents types d’acides gras.
La conclusion principale est que le DHA réduit l’évolution des cellules cancéreuses. De plus, le travail des chercheurs a permis d’en démontrer les mécanismes d’action.
C’est évidemment une avancée fondamentale dans le domaine de la nutrition et de la santé.
Dans cet article, nous vous en expliquons les bases principales.
Rappel des bienfaits nutritionnels du DHA
Le DHA (acide docosahexaénoïque) est la forme la plus élaborée de la famille des acides gras Oméga 3, ou du moins, celle qui à les propriétés physiologiques les plus intéressantes.
Il y a un consensus scientifique pour situer les Besoins Journaliers Adultes à 250 mg de DHA.
Il s'agit du niveau nécessaire pour observer des effets positifs sur :
- La maintenance des tissus nerveux et cérébraux
- Le fonctionnement et la régulation cardio vasculaire
- Le système oculaire
Le DHA réduit également les phénomènes inflammatoires.
Les apports de DHA
Comme nous vous l’expliquions dans un article précédent sur les bienfaits du DHA, l’organisme peut synthétiser le DHA à partir des Oméga 3 de base : les ALA (acide alpha-linolénique).
L'ALA est un précurseur du DHA que l’on retrouve principalement dans les huiles végétales riches en Oméga 3.
Cependant, cela ne permet pas, sauf cas exceptionnel, que l’organisme produise une quantité suffisante de DHA pour couvrir nos besoins quotidiens.
On considère qu’en moyenne seulement 1% des ALA sont transformés en DHA.
Il faudrait donc consommer 250 grammes d’huile de colza par jour soit 25 grammes d’Oméga 3 pour que cela couvre nos besoins quotidiens !
A noter qu'il ne faut pas confondre le DHA avec l’EPA, l’autre Oméga 3 important.
En effet, la synthèse de l’EPA dans l’organisme, à partir des Oméga 3 ‘ALA’ est bien plus effective.
En moyenne, 10% de l’ALA est susceptible d’être transformée en EPA. Cela permet un apport satisfaisant avec la consommation régulière d’huiles végétales riches en Omega 3.
Dans la pratique, le DHA doit être apporté par des poissons gras et ou des compléments alimentaires.
Les études de consommation réalisées en France estiment que les apports moyens quotidiens de DHA sont de l’ordre de 50 mg, soit 5 fois moins que la dose recommandée !
Le DHA agit contre le développement des cellules cancéreuses !
Le DHA est aussi associé à une diminution de l’incidence des cellules cancéreuses.
Des recoupements d’observations statistiques avaient mis en évidences des corrélations positives en comparant des populations avec forts ou faibles apports de DHA et l’incidence des cancers.
Cependant, le caractère multifactoriel de ces pathologies fait qu’il est toujours délicat de tirer des conclusions à partir des seules données statistiques, tant que les mécanismes d’actions n’ont pas été identifiés.
C’est cette propriété jusqu’à lors inexpliquée qui fait l’objet d’une importante découverte aujourd’hui : le mécanisme biochimique qui permet au DHA et à d’autres acides gras apparentés de freiner le développement de tumeurs.
Le mécanisme spécifique de cette action du DHA peut se résumer ainsi.
- Il était connu que les développements de cellules cancéreuses s’accompagnent d’une acidification de leur environnement proche (acidose). C’est l’effet de Warburg.
- En situation d’acidose, les cellules cancéreuses les plus agressives (et génératrices de métastases) privilégient l’alimentation lipidique plutôt que les glucides pour leur développement.
- L’équipe de l’IREC a pu mettre en évidence :
- Que les cellules cancéreuses ne réagissaient pas de façon identique à tous les acides gras. Certains favorisent leur développement, et d’autres l’inhibent.
- Que le DHA lorsqu’il est présent en quantité importante dans l’organisme *, via un mécanisme complexe appelé Ferroptose (de peroxydation de certains acides gras constitutifs des cellules cancéreuses) agissait comme un véritable poison sur ces cellules et entrainait leur mort.
* L’équipe de L’IREC considère que des apports de 250 mg/jour sont un niveau satisfaisant pour déclencher ce phénomène. Il est vraisemblable que de nouveaux travaux scientifiques viendront rapidement préciser cette information fondamentale.
Une avancée fondamentale pour la nutrition santé
Il est déjà acquis qu’une bonne alimentation est l’un des facteurs importants diminuant l’occurrence des globale des cancers. Et inversement, une mauvaise alimentation, facteur de stress et d’inflammation tissulaire est l’un des facteurs environnementaux aggravants.
Le travail de l’IREC met en évidence le rôle quasi curatif du DHA contre les cellules cancéreuses puisqu’il permet de les détruire.
Cependant cette action reste indirecte et n’est pas établie contre des macro tumeurs mais simplement contre des cellules cancéreuses.
A ce stade il est plus prudent de parler d’effet préventif du DHA, pour des doses quotidiennes à confirmer qu'on estime à au moins 250 mg /jour.
(Nous préférons rester volontairement prudents, en attente de nouvelles informations scientifiques).
Reference Bibliographies
- Peroxidation of n-3 and n-6 polyunsaturated fatty acids in the acidic tumor environment leads to ferroptosis-mediated anticancer effects – par O Feron et Al - Revue ‘ Cell metabolism’ Juin 2021