Les Allergies respiratoires affectent une part sans cesse croissante de la population.
Au moins 20% des adultes sont concernés par des inconforts importants dont la plus courante est la Rhinite allergique.
Parmi les causes habituelles de ces allergies respiratoires, les 3 principales sont : les acariens, les chats et les pollens.
Il existe traditionnellement, trois stratégies pour diminuer ces allergies à savoir :
- L’éviction (éviter d’être exposé à la source de l’allergie) ;
- Les traitements médicaux à base d’Anti Histaminiques pendant les périodes de crise ;
- La désensibilisation avec des techniques issues du modèle vaccinal (à base d’allergènes atténués).
Plus récemment, une quatrième voie a été mise en évidence par une étude scientifique réalisée sur 80 personnes : La prise de vitamine D pour diminuer les effets de l’allergie !
La Rhinite allergique : une affection en croissance permanente
L’Inserm estime que la prévalence de la Rhinite Allergique a été multipliée par 4 au cours des 30 dernières années.
Elle affecte actuellement 25 % de la population adulte (près de 40% si on inclue les symptômes légers) ! Ces estimations sont cohérentes avec celles effectuées dans les pays voisins.
Les adultes sont les plus touchés avec une sensibilisation maximale qui semble être atteinte vers 40 ans.
Mais on observe aussi une augmentation des réactions allergiques dès l’adolescence.
Les troubles qui en résultent sont équivalents à ceux des Rhumes :
- Éternuement,
- Écoulement ou obstruction nasale,
- Picotements, fréquemment associés à des inconforts oculaires (larmoiements, irritation).
Les formes les plus sévères de l’allergie sont un véritable handicap quotidien pour les personnes affectées.
Les causes principales des allergies respiratoires
Comme évoqué ci-dessus, les allergies respiratoires ont 3 vecteurs principaux :
- Les acariens ;
- Les chats ;
- Les pollens.
Les allergies aux acariens
Les acariens sont de minuscules araignées, pratiquement invisibles à l’œil nu et très présents dans notre environnement proche : à la maison !
Comme tous les organismes vivants ne pouvant pas réguler leur température corporelle, l’activité des acariens est directement proportionnelle à la température de leur environnement.
Elle est nulle en dessous de 15°c et augmente graduellement ensuite, et encore plus dans une ambiance un peu humide.
L’atmosphère d’une maison est donc parfaite pour le développement des acariens, qui y trouvent aussi les terrains propices à leur épanouissement : tissus, literie, moquettes.
Ce sont principalement leurs déjections qui sont allergisantes.
Les allergies aux Chats
Contrairement à l’idée généralement répandue, ce ne sont pas les poils du chat qui sont allergisants, mais une Protéine spécifique, la FEL d1, présente dans la salive et le sébum des chats.
On retrouve évidemment cette protéine sur les poils d’où l’assimilation ‘poils de chat= allergie’.
Cette protéine déclenche chez l’homme une réaction immunitaire (sécrétion d’histamine) plus ou moins intense et à l’origine des réactions allergiques.
Il faut noter également que la synthèse de la Protéine Fel d1 est très corrélée à la production des hormones sexuelles : Testostérone, Progestérone. Il en résulte que les chattes stérilisées et les chats castrés en produisent beaucoup moins et sont donc moins allergisants !
Les allergies aux pollens
L’allergie aux pollens est suffisamment répandue pour avoir sa propre appellation populaire : le Rhume des foins.
Les allergènes produits par les pollens sont multiples, différents d’une espèce à l’autre et les cas de personnes sensibles à tous les pollens sont relativement peu fréquents.
Chaque variété végétale a une période de pollinisation qui lui est propre (des bouleaux au début du printemps à l’ambroisie à l’automne).
Les réactions allergiques sont aussi saisonnières selon les sensibilités à telle ou telle espèce.
En France, le Réseau National de Surveillance Aerobiologique (RNSA) crée à l’initiative de l’Institut Pasteur apporte une information précieuse sur la situation allergénique en temps réel, département par département via leur site https://www.pollens.fr/.
Allergies : que faire pour limiter les symptômes ?
En plus d’un traitement médical ponctuel comme la prise d’antihistaminiques ou une désensibilisation, Il est possible de mettre en place plusieurs gestes afin de limiter les symptômes.
Dans le cadre d’une allergie aux acariens, les principales stratégies de limitation d’exposition aux acariens sont :
- L’absence de moquettes et tapis : des sols permettant un nettoyage complet facilement,
- L’aération et l’exposition au froid et à la lumière des éléments de literie,
- La chasse à la poussière, largement constituée des déjections des acariens,
- Limiter la température des chambres à 16/17°c.
- L’absence d’animaux de compagnie.
Si l’allergie provient d’un contact avec un chat, la stratégie d’éviction principale est évidemment de se tenir éloigné des chats, et dans les situations de cohabitation :
- Limiter les dépôts de poils (aspirer les tissus)
- Brosser le chat et nettoyer ses coussinets plantaires fréquemment, etc.
Enfin, si les symptômes apparaissent du fait du Pollen, il faudra privilégier le port de lunettes ou même d’un masque et limiter les activités extérieures dans les périodes concernées. Vous pouvez également vous rincer fréquemment les cheveux.
Nous vous déconseillons par exemple de tondre les pelouses en période de crise !
La vitamine D : une solution nouvelle pour prévenir les allergies
Si des traitements médicaux ponctuels existent, une autre piste intéressante est celle de la Vitamine D.
Les effets positifs de la vitamine D sur la rhinite allergique sont soutenus par une étude scientifique publiée en 2019.
Un groupe de quarante personnes affectées par la Rhinite Allergique a reçu une dose quotidienne de 1000 UI de Vitamine D pendant 3 mois avec la mesure de deux critères objectifs de l’intensité de la Rhinite allergique :
- Le score total des symptômes nasaux (TNSS, Total Nasal Symptom Score)
- Le taux d’éosinophiles (globules blancs) total (TEC, Total Eosinophilic Count)
Ces deux mesures ont été comparées avec les scores d’un groupe témoin de 40 personnes non affectées par les allergies.
Fort logiquement les scores du groupe ‘sensible’ étaient bien supérieurs à ceux du groupe témoins avant le début de la cure de vitamine D.
A l’issue de la cure, les scores TNSS et TEC du groupe sensible avaient considérablement diminué, pour se situer à des niveaux comparables (et même inférieur pour le TEC) à ceux du groupe témoin.
Les résultats ont été suffisamment probants pour que l’équipe scientifique qui a conduit l’étude écrive :
« Cette étude conclut que la vitamine D agit comme un modulateur de la maladie dans la rhinite allergique. En cas de rhinite allergique avec carence en vitamine D, sa supplémentation apporte un soulagement ».
Bibliographie :